L'Adieu
Je devrai m'abstenir, tenir ma langue de chagrin
Dans ma bouche ne mangeant plus que le sel
S'écoulant en torrent depuis ce jour lointain.
Je devrai taire ce mal installé dans mes veines
Qui me brûle plus fort que les vastes Enfers
Jusqu'à étouffer de cendres toute ma haine.
Je voudrais tuer ces mots qui me consomment,
Ils ne cessent de s'approprier mes pensées
Et me plantent tel un couteau en larmes aiguisés.
J'aimerai cracher ce manque broyant ma poitrine
Expulser l'air rassi en mon coeur, il m'assassine
Et m'opérer cette terrible douleur sans anesthésie.
Le seul fait de poser mes yeux sur ton absence
Me renvoi aux prémices de notre romance
Comme un carnet de voyage à l'indélébile oubli.
Si ma vie ne doit ressembler qu'à la mort
A être privé de ton âme, de ton corps
Je dois te dire que je réponds à ton Adieu
Avec ce seul "je t'aime" lancé aux Cieux.