Se couche la solitude
Il y a ces nuits,
Celles où le ciel t’englouti
Dans la profondeur de son silence,
Tu couches ton blues entre les draps,
Il est en toi
A te chanter la solitude
Sans répit.
A cet instant,
Tu sais que tu vis.
Etre seul, ressentir le manque,
Devenir le froid
De tes os jusqu’au cœur,
Tu es la pierre
Qui creuse l’oreiller,
Qui roule dans ton corps.
Elle écrase tout espoir
D’entrer dans un rêve
Où ton ombre
Pourrait s’unir à une autre.
Tu restes figé,
Le souffle presque mort
Et tu caresses ses aspérités.
Elles te saignent l’âme
Comme ces routes
Qui t’abîment la conscience.
Mais nuits après nuits
L’encre sinistre
Qui coule sur ton sommeil
T’écrit les pages de la vie.
Tu sais au fond
Qu’on porte tous le poids
De ces pierres qui nous dérangent.
Alors, tu l’apprivoises.
Un jour tu lui chantes
Cette berceuse.
Je serai légère au jour de la Terre
Mais temps que tu seras là,
Nous roulerons ensemble
Dans nos champs de cailloux.
Dors maintenant,
Il y a en moi assez de chaleur
Pour nous deux.