Ma mère
Dans son atelier, les outils en désordres
Elle peignait comme régit par les ordres
D’un monde divin brillant dans ses yeux
Avec ses mains, elle répondait aux cieux.
Ljuba, signature symbole en son prénom.
Cette alchimie en lignes d’amour pur
Entre ses doigts et la toile vierge
Animait ses pinceaux aux traits sûrs
Avec fierté, j’observais cette trêve
Entre le monde réel et celui du rêve.
Derrière ses sourires se cachaient les pleurs
D’une terre si pauvre d’humanisme
Ma mère avait un soleil dans le cœur
Mais elle dessinait la tristesse en prismes.
Les ombres sublimaient sa lumière.
Je me souviens de la beauté de son regard
Perdue dans un monde au-delà du commun.
Celui des frontières imposées par les César
Régissant l’âme de pauvres anodins
N’atteignait pas son âme d’artiste des anges.
La peine cristallisait toutes ses œuvres
Comme des étoiles offertes aux brimés
Et la beauté du néant jaillissait
Telle était sa manière et sa manœuvre
Pour rendre la Paix aux clowns attristés.