mon âme-soeur
J’ai les mots mouillés, puisés dans mon âme éclatée
En milliers de gouttelettes, fragiles, les mots pleurent.
Ils coulent de la même source, sans tarir ni s’amenuiser,
Ils chantent leur peine dans le silence des heures,
Sans se faire entendre, ils ne parlent qu’à moi
Seul le vent comprend mon cœur en émoi.
Le ciel gris accompagne mon voile qui ne couvre rien,
Et je vois ces étoiles mortes dans mes mains.
Toutes ces lumières disparues dans la tempête
De cette vie qui reprend tout ce qu’elle prête,
Toutes ces lueurs parties dans la fumée de l’encens
Après quelques refrains de bien tristes chansons,
Me laissent parfois dans le dégoût de l’infini,
Cet espace qui retient les miens au paradis
Et qui me garde dans l’enfer des bras désunis,
Des baisers qui claquent au souffle du lointain,
Emportés dans les prières de vous revoir demain.
Le manque creuse le ventre et bétonne le cœur,
Sur le bitume, plus rien ne pousse, plus rien ne meure.
C’est la force immobile des âmes qui pleurent,
Elles surveillent les fissures sur la roche qui bat,
La chaleur qui pénètre le roc quand l’amour est roi.
Il faut colmater les déchirures du mot toujours,
Le fragile son qui réveille le tambour
Avant que la peur à son tour s’engouffre
Aux royaumes des oublis, au fond du gouffre.
Mon amour, un jour, tu partiras dans le ciel,
Et que restera-t-il sur cette Terre d’essentiel
Si ton sourire se perd dans l’encre de l’éternel ?
Il me faudra taire le bruit des couteaux
Dans mes artères, le combat à nouveau
Mes yeux perdront l’éclat du jour qui se lève,
Le crépuscule sera la couleur du glaive,
La douleur couvrira les teintes des rêves,
Car mon cœur a fait de toi son plus beau trésor
Pourrais-je survivre encore,
A ce temps qui nous laisse l’âme en friche ?
Mais est-ce vivre si toujours on triche
Avec nos regards qui en disent longs ?
S’il manque la foi dans la cathédrale,
Si les bougies tremblent au moindre râle
Quand s’éteindra la flamme au vent de la raison ?
Et si l'oubli est déjà une mort ?
Si nos coeurs ne mêlent plus leur amour,
Si tes yeux regardent un autre port
Si l'espace entre nous semble si lourd
Mourir d'amour n'est plus une métaphore.
Sans toi, plus rien n'existe que le néant,
Je t'aime sans limite de temps,
Tu manques à mes jours, à mes nuits
Et ton beau sourire qui me fuit
Eteint la lumière de la vie.
Est-il niché au sein de tes regrets ?
Ais-je une chance de l'apercevoir
Dans la lueur de ton regard ?
L'ais-je perdu par mes soupirs
Quand chaque pas me faisait souffrir ?
Si l'amour est aussi pardon
Laisse renaître la passion
Qui nous a guidé si longtemps
Au bonheur du levant.