Boulevard de l'infortune
Sur l’grand boulevard
C’est pas l’panard.
Tu t’prends les pieds
Sur les pages du canard.
Les gros titres couvrent les clochards.
Y’a d’la vinasse, autour des bouches
L’égout en vain, porte le destin
L’odeur du vin, sur la plaque
Relent qui chasse les puritains,
Y’a désordre sur l’avenue.
C’est l’printemps dans les rues
Et le vent de la grimace
Emporte le souffle des passants
Comme des fleurs déjà fanées
Sur le trottoir des dégoûtés.
En hiver, c’est différent
Les choux gras s’font une raison
Il faut aider les sans-domicile,
Il fait froid, les S.D.F. osent mourir
Devant les yeux du Père-Noël.
Sur l’grand boulevard
C’est pas l’panard.
Tu t’prends les pieds
Sur les pages du canard.
Les gros titres couvrent les clochards.
Mais les nouvelles ne sont plus fraîches,
Y en a plus qu’pour les autres
Pour les clochards, fin de l’histoire
Enfin, jusqu’à la prochaine alerte froid,
Et oui, ça laisse quelques mois.