Comme une éponge
Je traverse les heures, elles semblent creuses
Les minutes ne sont ni pleines ni douloureuses,
Des Tic-Tac pour rappeler le temps,
Il passe c'ui-là et j'reste scotchée au présent.
Comme des secondes inutiles au trépas
Comme si tout était déjà mort en moi.
Y a comme une éponge qui absorbe ma vie
J'ai beau la tordre, le jus s'est déjà enfuit.
Comme une éponge, une éponge en moi
Et du temps inutile.
Ça m'gratte, ça m'frotte parfois
Mais c'est bien trop futile
Pour provoquer les mois.
C'est la grande plonge dans ce pays froid
Ma frimousse lavée de tout émoi.
Y a rien qui baigne dans quoi qu'ce soit
L'émotion en serpillière essorée de foi.
Etre là, vaincue par l'horloge effrontée
J'ai l'impression d'en avoir pour perpétuité
Dans cette prison voilà la vérité
Y a plus rien pour me donner envie d'exister.