Au coeur de l'automne
C’était l’automne au printemps de mes heures
Le brouillard, le chant qui pleure
La déroute sur mon chemin de pierres,
Le grand vide dans mes artères.
Dans l’immobile horizon gris
J’ai croisé l’éclat de tes pupilles,
Tu m’as placé en garde à cœur
Avec ton sourire de Saint-Sauveur.
C’est une belle sentence
Dans cette vie qui n’a de sens
Qu’à l’orée du dernier jour.
J’ai mis les chaînes de l’amour
Dans le grand jeu des regards épris,
J’ai su que mon cœur était en sursis.
Combien d’hivers au creux de tes rires
Allumeront l’ivoire de mes sourires ?
Quand tu auras laissé tes empreintes,
Dans la chaleur de nos étreintes,
Tatoués à fleur de peau sur mon corps
Quand toujours je dirai « encore »,
Il me faudra scier les barreaux de ma peine
Car tu t’évaderas de nos « je t’aime ».
Tu me laisseras pour toute histoire
La solitude du matin au soir,
Le parfum des souvenirs se dissipera
Sous la pluie qui tombera sur moi.
A nouveau, les pas dans la brume
Le vague espoir d’une chanson posthume
Née pour me faire revivre un peu
Avant de te redire adieu.
Vouloir vivre l’amour à perpétuité,
C’est une condamnation à pleurer
Tout le sel de l’amère tristesse
D’une âme qu’on délaisse.